Un chantier de reconstruction hors norme

La cathédrale classée sur la liste des Monuments historiques depuis 1910 a été fortement mutilée au cours des combats de la libération à la fin de la Seconde Guerre mondiale au milieu d’une ville détruite à 80 %.

1945

Remise au culte du collatéral nord (transept nord servant de 1ère sacristie provisoire).

1945-1950

Études et plans

1945-1951

Début des travaux de restauration : abside et 1ère travée de la nef

1952

Livraison de la travée centrale de la nef.

1954

Livraison de la nouvelle chapelle du Saint-Sacrement (aujourd'hui Saint-Benoît), l'actuelle chaufferie servant de 2e sacristie provisoire et pose des premiers nouveaux vitraux.
Cathédrale Saint-Malo restauration seconde guerre mondiale
Cathédrale Saint-Malo jean le moal vitraux

1958

Livraison de l'ensemble de la nef et du collatéral sud (3 travées).

1962

Les Monuments historiques annoncent une réouverture du choeur pour Pâques 1964, mais ce délai ne pourra être tenu du fait d'importants retards dans la réalisation des vitraux et d'adoption d'un plan pour la rose du choeur.

1965

Décès de Mgr Victor Roslais, curé-archiprêtre et inhumation à la croisée du transept (sous l'actuel maître-autel) ; les paroissiens autorisés à venir s'incliner devant la sépulture de leur curé découvrent pour la première fois depuis 21 ans l'ampleur des travaux réalisés dans la partie encore en chantier.

1971

Destruction des dernières cloisons provisoires et mise en place du 1er maître-autel à la croisée du transept (consacré le 11 juillet, pose des derniers vitraux jusqu'au printemps de 1972.

21 mai 1972, solennité de la Pentecôte :
inauguration de la flèche du clocher

La Cathédrale est restaurée après un chantier de 28 ans. 28 ans d’attente ponctuant la « reconstruction » de la ville initiée en 1947.

(Le chantier de restauration de la cathédrale réellement commencé en 1951 par les Monuments historiques aura duré 22 ans car les clochetons de l’abside ne furent terminés qu’en 1973).

Texte du curé en 1972 :

Les hommes passent, les oeuvres demeurent…

Monuments de granit, élevés par la foi de nos pères, elles affrontent les siècles, elles sont les reliquaires de précieux souvenirs, témoins des époques disparues. Elles résistent à la morsure du temps, à la folie des destructions. Durement touchées par les guerres, elles renaissent et se relèvent pour une nouvelle étape de leur histoire.

Notre vieille Cathédrale méritait bien de survivre. Depuis le Haut Moyen-Age où elle naquit, simple église de monastère, jusqu’à la joie de sa résurrection, en cette fin du XX° siècle, elle a vu passer cinquante générations, qui l’ont agrandie, ornée, enrichie avec amour. Alors, en ses heures de gloire, elle exultait et rayonnait comme une mère heureuse.

Elle connut aussi des jours de malheur, sombres et douloureux. Offensée, meurtrie, mutilée, elle ne voulut pas mourir. Ame vivante de notre cité, la voilà de nouveau debout, fière d’une nouvelle jeunesse.

Riche de son prestigieux passé, rétablie avec bonheur dans sa dignité présente, fidèle à sa mission séculaire de Maison de Dieu, asile de paix et de prière, elle attend l’avenir…

Abbé RIVET,
Curé-Archiprêtre
de la Cathédrale de Saint-Malo.

Cathédrale Saint-Malo détruite seconde guerre mondiale