Découvrez les figures malouines liées à l'histoire de la cathédrale.

Cathédrale Saint-Malo Saint Aaron
VIe-VIIe siècles

Saint Aaron

Les anciennes vies de saint Malo rédigées à partir de la fin du IXe siècle signalent Aaron comme un ermite retiré dans une île au nord de la cité d'Alet pour y servir Dieu et que saint Malo alla rencontrer vers le milieu du VIe siècle.

Les anciennes vies de saint Malo rédigées à partir de la fin du IXe siècle signalent Aaron comme un ermite retiré dans une île au nord de la cité d'Alet pour y servir Dieu et que saint Malo alla rencontrer vers le milieu du VIe siècle.

On ne sait rien d'autre de lui, sinon que ce religieux portait le prénom d'un grand prêtre de la Bible et celui d'un saint martyr du IIIe siècle de l'actuelle Grande-Bretagne.

Une petite chapelle consacrée en 1621 sous le vocable de saint Aaron se voit encore au point culminant de l'Intra-Muros.

Cathédrale statue Saint-Malo
VIe-VIIe siècles

Saint-Malo

Patron de la paroisse et 1er évêque d'Alet (actuellement Saint-Servan, ancienne commune aujourd'hui annexée à Saint-Malo).

Saint Malo ou Maclou (de l’ancien breton Maclow, Maclovius ou Machutus) est le patron de la paroisse. Tout ce que nous savons de lui nous est connu par des biographies dont les versions les plus anciennes rédigées à partir de textes antérieurs disparus ou de diverses traditions orales ne sont pas antérieures au troisième quart du 9e siècle mais sont considérées parmi les plus anciennes parmi les saints bretons. Mais lorsqu’on parle de Bretagne pour ces derniers, il ne s’agit pas de l’actuelle péninsule armoricaine, mais de l’actuelle Grande-Bretagne.

La biographie la plus anciennement connue de saint Malo est celle qui fut rédigée par un diacre nommé Bili et qu’il dédia à l’évêque qui, entre 866 et 872, tint le siège d’Alet, dans l’actuel quartier de la Cité (Saint-Servan) où se voient les ruines de l’ancienne cathédrale Saint-Pierre. Elle comprend un prologue dans lequel son auteur explique les circonstances qui l’ont amené à rédiger cette nouvelle vie du saint, un premier livre concernant l’existence terrestre de saint Malo, l’hymne de ce dernier et un second livre relatif à son culte, ses miracles et ses reliques. La table des matières suivante donnera une idée suffisante du style particulier de l’œuvre.

Prologue
Du lieu de sa naissance et de ses parents
De son baptême
De son enfance et des gouttes qui s’écoulaient de lui en hiver
Où il s’endort au bord de la mer

1er Livre

De l’île qui s’élève pendant son sommeil d’entre les flots marins
De la tristesse de son maître et de ses parents
De l’ange qui vint voir le maître au chant du coq
Où on le retrouve
De son excuse pour rester un jour sur l’île
Du psautier confié à la mer
De l’île qui s’élève sous lui
Où il parle à son maître qui le confiait à ses parents terrestres
De son ordination au grade de prêtre
Où une colombe apparaît au-dessus de sa tête pendant qu’il est ordonné prêtre
De la navigation pour atteindre l’île d’Imma
Où ils trouvent et ressuscitent un géant mort
Où le géant marche en tenant l’ancre dans sa main
Où saint Malo découvre une île et l’explore
Où il découvre une fontaine qui contenait des pierres précieuses
De la ronce qui le retint par le pied en chemin
Où tous boivent et sont rassasiés
De la gouttelette d’eau
Où il célèbre la messe de Pâques sur une baleine
Où il retourne en sa province
Où la ronce est plantée à Nantcarvan
Où il se rend pour la première fois en Bretagne
De leur navigation sur ce bateau
De l’ange qui vint dire à Festivius de le recevoir
Où il arrive à Cézembre
Où il se rend à la ville d’Alet
De son habillement le jour et la nuit
De la demi miche de pain donnée à un pauvre
Du porcher et la truie morte
De son entrevue avec Domnech
Du muet qu’il trouvera sur son chemin
Où saint Malo est élu évêque
De sa route et de la guérison d’un homme possédé par le démon dans le palais du roi Judicaël
De sa louange et du peuple dans le palais
De son ordination au grade épiscopal
De l’expulsion des démons
Du nom du lieu de son ordination
De la colombe qui réapparut au-dessus de lui
De son retour à la cité d’Alet
De son ânesse qui allaitait sans conducteur
Où son serviteur ligoté est laissé face à la marée montante
Où il se rend au monastère de saint Colomban
De la visite que lui firent les Bretons
Où un tyran essaye par la force de dévaster ce lieu
Où le prince aveuglé recouvre la vue
Où Reithuerald essaye de tuer les fils de Judicaël après la mort de ce dernier
Du meurtre de l’enfant
Du lieu (saint) détruit
De la mort du prince meurtrier de l’enfant
De son voyage en Aquitaine
Du premier lieu qu’ils y trouvèrent
Où il demande qui en est le pontife
Où l’évêque Léonce le reçoit
De la fillette morte brusquement gonflée de venin
De l’enfant noyé dans un puits
De la femme qui lui demandai des remèdes
Où il revint visiter la Bretagne
De la pluie qui entre avec lui dans le Pays d’Alet
De son retour auprès de l’évêque Léonce et de l’accueil que lui firent celui-ci et ses frères
De son départ vers le Seigneur, chargé de mérites
Du monument édifié sur son cour
Hymne de saint Malo évêque et confesseur

2e Livre

Des deux aveugles guéris sur son tombeau
Du paralytique dans tous les membres étaient crispés
D’un autre muet
Du lépreux guéri
Du renard qui apporta un coq
Où les Bretons viennent le chercher
De l’étonnement du roi
Du jeûne imposé
De la division de son corps
De la femme guérie
De la pluie qui l’accompagnait
Des deux aveugles qui venaient chercher la lumière au lieu de sa sépulture
D’un autre aveugle envoyé de Bretagne au lieu de sa première sépulture
De la pluie qui vint sur le parcours des reliques et de la femme guérie
De l’arrivée des Normands et de l’homme qui posa quatre deniers sur le pas de sa porte
Où la moitié du village est brûlée, l’autre sauvée
Autres miracles de saint Malo

Cette vie de saint Malo est complétée d’une version brève et d’une version amplifiée plus tardives qui diffèrent sur des points essentiels. Alors que Bili place la consécration de saint Malo à Tours, ces versions plus tardives supposent que saint Malo était déjà évêque lorsqu’il arriva sur les rivages de la Rance. Surtout, elles font débarquer le saint, non pas au monastère de Festivius de l’île de Cézembre, mais à l’ermitage de saint Aaron sur le site même de l’actuel Intra-Muros. Bili n’ignore par l’île d’Aaron, mais la présente comme un lieu de retraite spirituelle de saint Malo, après sa consécration épiscopale et après son premier exil en Aquitaine. De saint Aaron, ces récits anciens disent seulement qu’il était un fidèle serviteur de Dieu. Tous s’accordent cependant pour faire de l’île d’Aaron le réceptacle des reliques de saint Malo, événement qui fut à l’origine de sa nouvelle dénomination en Saint-Malo-de-l’Ile. Bili signale que les reliques du saint étaient déjà déposées dans l’île dès son temps et donne de nombreux détails sur les circonstances qui amenèrent les Chrétiens du pays d’Alet de se rendre à Saintes d’où ils rapportèrent l’index et le chef du saint sous le règne d’un roi nommé Philibert. Mais les historiens qui ont tenté de reconstituer une chronologie de la vie du saint se sont heurtés à des synchronismes irréalistes, faisant étaler son existence de la fin du 5e siècle jusque dans le premier tiers du 7e. Il faut admettre que les traditions originelles et les plus anciennes versions s’étaient corrompues avec le temps, que de nouvelles issues d’autres vies de saints se sont amalgamées avec ces dernières constituant un écheveau indémêlable mais dont la portée spirituelle n’en fut pas moins influente.

Il est certain en tout cas que cette promotion relativement tardive du culte de saint Malo avait pour objectif pour le clergé d’Alet de revendiquer une origine bretonne de cet évêché au moment même où les souverains bretons faisaient celle du siège de saint Samson en demandant pour son titulaire de bénéficier de l’insigne archiépiscopal du pallium et d’en faire ainsi la métropole religieuse de la Bretagne au détriment de Tours.

Le culte de saint Malo a connu en tout cas une diffusion inattendue à la faveur des invasions normandes qu’évoque déjà Bili mais qui connurent une nouvelle offensive à compter du premier quart du 10e siècle, obligeant l’évêque d’Alet, à s’enfuir avec les reliques, tout d’abord au monastère de Léhon, près de l’actuelle ville de Dinan, puis en France. Les reliques de saint Malo se partagèrent à la suite de circonstances encore mal éludées entre Montreuil-sur-Mer qui conserve un fragment du crâne et Paris : 14 communes de France portent le nom du saint, soit neuf sous sa forme Malo, quatre sous celle de Maclou et une sous celle de saint Macoux. Le saint breton est honoré dans 26 diocèses, particulièrement en Bretagne et Normandie mais aussi dans les diocèses belges de Bruges et de Gand, dans le diocèse hollandais de Bois-le-Duc, en Prusse rhénane (Hoch-Elten), à Rome (Santo Macuto) et au Canada (Saint-Malo d’Aukland et Saint-Malo dans le Manitoba).

Cathédrale Saint-Malo Saint-Vincent de Saragosse
IVe siècle

Saint Vincent de Saragosse

Diacre martyr, titulaire de l’église cathédrale.
Mort martyr en 304 lors de la persécution de Dioclétien. Sa passion, lui a acquis une grande renommée depuis le Moyen Âge. Il est réputé comme patron des vignerons.

La date exacte de la dédicace de l’église cathédrale à saint Vincent, diacre et martyr n’est pas connue avec précision mais on peut penser qu’elle est très ancienne et doit remonter même à une période antérieure où le bienheureux évêque Jean de la Grille lui rendit son titre originel d’église Saint Malo lorsqu’il en fit la cathédrale de son diocèse à partir de 1145.

Quoiqu’il en soit, c’est un titulaire prestigieux qui avait été choisi puisqu’il s’agit de l’un des premiers martyrs reconnus par l’Eglise après saint Etienne et saint Laurent. Saint Vincent est dit natif de Huesca ou de Saragosse. Il fut élevé très jeune à la cour épiscopale de cette dernière ville où il se mit à enseigner, devenant l’aide de l’évêque Valère qui en fit son diacre. Le gouverneur de la province, Dacien, fidèle aux ordres de Dioclétien, déclencha dans son proconsulat la persécution contre les Chrétiens. L’évêque Valère et son diacre Vincent refusèrent de sacrifier aux dieux et furent envoyés à Valence où ils furent emprisonnés et durement traités.

Vincent subit en particulier le chevalet, l’acharnement avec griffes de fer, l’attachement sur un lit métallique acéré et chauffé au brasier, mais rien n’y fit ; non seulement le saint résista mais il proclama sa joie de bientôt revoir le Christ et répliqua avec humour aux questions posées par le gouverneur. Celui-ci le remit au cachot, mais en pleine nuit des anges le délivrèrent de ses chaînes. Vincent se leva marchant sans sa cellule au milieu d’une grande clarté et chantant sa joie et son espérance devant les geôliers atterrés.

Changeant de méthode, Dacien fit soigner Vincent et permit qu’on lui apporte tous les soulagements possibles. Mais le martyr eut la malencontreuse idée de mourir à ce moment, ce qui rendit furieux le proconsul. Ordre fut donné de laisser le corps de Vincent à l’abandon hors de la ville mais un corbeau le défendit contre les oiseaux prédateurs et les bêtes sauvages. Le cadre fut alors mis dans une barque et après une journée de navigation vers le la marge, les matelots lui attachèrent une meule et le précipitèrent dans la mer. A leur retour à la terre, ils furent stupéfaits d’apercevoir sur la plage le corps du diacre. Une sainte veuve s’en empara et le fit ensevelir dans une église de Valence. C’était en 304.

Très rapidement, le culte du diacre martyr se répandit dans toute la Chrétienté. Moins d’un siècle après sa mort, saint Augustin fit son panégyrique. Il devint le patron des vignerons, moins par le fait que – diacre – il servait le vin à la messe, ou que – martyr – son corps supplicié versa le sang, que parce le préfixe de son nom est VIN. Aussi, beaucoup de paroisses de vignobles de nombreux pays possèdent ou possédèrent une statue de saint Vincent, la plupart du temps tenant une grappe en main.
Vincent devint aussi le patron des marins grâce à la péripétie de son corps mis ans une barque puis jeté à la mer… et revenu sur le rivage, patronage qu’il partage aussi avec saint Malo. Valence où il mourut fut aussi la ville natale d’un autre saint Vincent, saint Vincent Ferrier qui prêcha en 1417 à Saint-Malo.

Paroles de saint Vincent, diacre et martyr :

« Je resterai chrétien et je saurai mourir joyeusement pour la vérité. Les souffrances me vaudront la couronne des élus » (à son juge).

« Tu combles aujourd’hui mes vœux, laisse libre cours à ta rage, tes fureurs me conduisent à la gloire » (au proconsul Dacien)

« Vos idoles sont de bois et de pierre, servez si vous voulez ces vrais fantômes, pour moi, je ne sacrifie qu’au Dieu vivant qui est béni dans tous les siècles »

« J’ai pour me soutenir la parole de mon Sauveur qui a dit : « Ne craignez point ceux qui tient le corps mais ne peuvent rien sur l’âme ».

Cathédrale Saint-Malo Jean de la grille
1098-1163

Bienheureux Jean de la Grille

Premier évêque de Saint-Malo.
Chanoine de l'ordre de Saint Augustin, abbé de Sainte-Croix de Guingamp, ami de saint Bernard de Clairvaux, inhumé dans la cathédrale.

La statue moderne de ce dernier (1975) se voit dans une des niches du transept nord.

On ne connaît pas l’origine de ce personnage qui peut être honoré comme le second fondateur de Saint-Malo mais on sait qu’il avait un réseau de relations importantes parmi lesquelles figuraient saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), Pierre de Celle (ou de la Celle) qui fut abbé de Saint-Rémi de Reims puis évêque de Chartres, Henri de France (1125-1175), 3e fils du roi Louis VI le Gros, d’abord moine de Clairvaux, puis évêque de Beauvais et archevêque de Reims. Ces relations semblent s’être nouées au temps des études de ces personnages à Paris, et notamment à l’abbaye de Saint-Victor dirigée par des chanoines de l’ordre de saint Augustin dans lequel le futur évêque de Saint-Malo entra alors qu’il était moine de Bourg-Moyen, près de Blois (diocèse de Chartres) Il fut choisi pour établir ce même ordre à l’abbaye de Sainte-Croix de Guingamp fondé en 1134 par le comte Etienne de Penthièvre et son épouse Havoise de Blois.

Vers 1143-1144, Jean fut élu évêque d’Alet et se fit sacrer par l’archevêque de Tours mais il voulut être « investi » de l’église priorale de Saint-Malo de l’Ile donnée depuis 1108 à l’abbaye bénédictine de Saint-Martin de Marmoutier. Il fut convoqué à Rome en 1144 pour cette affaire par le pape Lucius II (12 mars 1144 – 15 février 1145) qui le renvoya devant trois évêques qui le déboutèrent et lui infligèrent une « suspense », c’est-à-dire une sanction pénale de droit canonique réservée aux clercs. A son retour de Rome, Jean se rendit à l’abbaye de Clairvaux espérant trouver quelque consolation auprès de saint Bernard à qui il écrit une lettre émouvante et obtint des lettres de soutien de la part du moine Henri et du prieur de la communauté monastique. Ces lettres ne restèrent pas sans effet puisque le nouveau pape Eugène III (1145-1153) accepta par bulle du 16 août donnée à Viterbe la première année de son pontificat d’investir l’évêque Jean de l’église de Saint-Malo de l’Ile qui devint ainsi la nouvelle cathédrale en remplacement de Saint-Pierre d’Alet. Jean devenu ainsi premier évêque de Saint-Malo fit agrandir son église d’un chœur dans lequel il fut inhumé en 1163. Il fit adopter la règle des chanoines de saint Augustin pour le chapitre cathédral suivant l’observance de l’abbaye de Saint-Victor de Paris. Jean donna ainsi l’impulsion initiale à la transformation de l’île monastique d’Aaron en la cité épiscopale de Saint-Malo promise à un avenir si fameux.

Le sarcophage contenant ses restes se voit sous la troisième arcade nord du chœur du 13e siècle actuel. Comme celui-ci était protégé autrefois par une grille de fer, il fut honoré du nom de Jean de la Grille et fut béatifié en 1517.

Le sculpteur Bernard Nicollon des Abbayes a représenté cet évêque tenant en main le texte de la bulle papale lui permettant de prendre possession du siège de Saint-Malo.

Cathédrale Saint-Malo portrait Jacques Cartier
1491-1557

Jacques Cartier

Explorateur du Canada qui érigea la croix dans ce pays, inhumé dans la cathédrale.

Navigateur, explorateur malouin et écrivain par ses récits de voyage. Mandaté par le roi de France François Ier, il aborde en 1534 le golfe du Saint-Laurent et explore le territoire alentour qu’il nomme Canada.

Jacques Cartier et la foi catholique

Le 20 avril 1534, Jacques Cartier quitte Saint-Malo pour son premier voyage vers l’Ouest, à la découverte du passage vers la Chine.
Le XVI ème siècle qui voit s’affronter trois grands rois chrétiens (François Ier, roi de France, Henry VIII, roi d’Angleterre, et Charles Quint, roi d’Espagne et Empereur du Saint Empire romain germanique), apporte à la fois la Renaissance par la redécouverte des penseurs de l’Antiquité et l’affermissement de la foi catholique discutée :

  • 1542-1563: Le concile de Trente qui fixe un certain nombre de dogme sur la Révélation, le salut et donne une forme canonique au mariage.
  • 1515-1582: Sainte Thérèse d’Avila, carmélite, réformatrice du Carmel, docteur de l’Église, sainte en 1622,
  • 1542-1591: Saint-Jean de la Croix, carme, docteur de l’Église et accompagnateur des religieuses d’Avila
  • 1491-1556: Saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites,

Un homme de Saint-Malo :

On pourrait dire, par une audacieuse comparaison, que Jacques Cartier a une vie cachée; une vie qui nous est cachée et une vie publique qui se révèle au travers de son histoire maritime vers le nouveau continent.

«Le 24 juin 1521, à la fête de la Saint-Jean, fête patronale de la confrérie malouine, Jacques Cartier marche aux côtés du prévot, derrière les « sonneux et tambourins (…), c’est là, dans sa famille spirituelle comme dans sa belle famille, que le malouin rencontrera ses plus fermes soutiens.» (dans Charles de la Roncière, Jacques Cartier, Plon 1931, p. 10)

Les indigènes, la foi… un premier contact de confiance

Le contact
« Et icelle croix plantâmes sous ladicte poincte devant iceulx, lesquelz la regarderent faire et planter; et après qu’elle fut estenée (?) en l’air, nous mismes tous à genoulz, les mains jointes, en adorant incelle devant eux et leur fismes signe, regardant et leur monstrant le ciel que par icelle etait nostre Rédemption de quoy ils firent plusieurs admyrations et entourant et regardant icelle croix. « 

Cathédrale Saint-Malo guillaume le gouverneur
1573-1630

Guillaume le Gouverneur

Évêque de Saint-Malo, de 1610 à 1630, inhumé dans choeur de la cathédrale, une des grandes figures locales de la Contre-Réforme

XVIIe siècle

Guillemette Belin de la Marzelière

Bienfaitrice des Dame de la Charité et armateur.
Elle est la seule civile inhumée dans le chœur de la cathédrale.

Cathédrale Saint-Malo saint Louis Grignon de Montfort
1673-1716

saint Louis Grignon de Montfort

Évangélisateur de l'Ouest de la France

Cathédrale Saint-Malo Henri Marie du Breil de Pontbriand
1709-1760

Henri Marie du Breil de Pontbriand

Septième évêque de Québec.

Cathédrale Saint-Malo abbé trublet
1697-1770

Nicolas Trublet

Chanoine de Saint-Malo, archidiacre de Dinan, académicien, inhumé dans la cathédrale.

Cathédrale Saint-Malo Therese Guillaudeu des Bassablons
1728-1794

Thérèse Guillaudeu des Bassablons

Bienfaitrice des Dames de la Charité

Cathédrale Saint-Malo Pierre Picot de Clorivere
1735-1820

Pierre Picot de Clorivère

Ancien recteur de Paramé, qui réintroduisit l'ordre des Jésuites en France

1768-1848

François-René de Chateaubriand

Auteur du Génie du Christianisme

Cathédrale Saint-Malo Robert de la Mennais
1780-1860

Jean-Marie Robert de La Mennais

Fondateur des Files de la Providence de Saint-Brieuc et des Frères de l'Instruction Chrétienne de Ploêrmel

Cathédrale Saint-Malo Félicité Robert de Lamennais
1782-1854

Félicité Robert de la Mennais

Apôtre du catholicisme social

Cathédrale Saint-Malo Amélie Fristel
1798-1866

Amélie Fristel

Fondatrice de la Congrégation des Saints Coeurs de Jésus et de Marie.

Cathédrale Saint-Malo Jeanne Jugan
1792-1879

Jeanne Jugan

Fondatrice des Petites Soeurs des Pauvres dont une relique est dans l'autel du choeur.

Cathédrale Saint-Malo Auguste Marie Martin
1803-1875

Auguste-Marie Martin

Premier évêque de Natchitoches (Louisiane).

Cathédrale Saint-Malo jean-Francois Huchet
1795-1878

Jean-François Huchet

Curé de Saint-Malo pendant 45 ans, fondateur de la paroisse Notre-Dame-Auxiliatrice (Notre-Dame des Grèves)

Cathédrale Saint-Malo Marie Joseph Ollivier
1835-1910

Marie-Joseph Ollivier

Dominicain, prédicateur apprécié auteur d'une biographie du curé J.-F. Huchet

Dominicain, prédicateur apprécié auteur d’une biographie du curé J.-F. Huchet
Biographie à retrouver librement en cliquant ici
Cathédrale Saint-Malo Louis Duchesne
1843-1922

Louis Duchesne

Académicien, historien de l'Eglise et archéologue qui a notamment étudié la vie de saint Malo.

Cathédrale Saint-Malo Alain de Boismenu
1870-1953

Alain de Boismenu

A contribué à la christianisation de la Papouasie-Nouvelle-Guinée

Cathédrale Saint-Malo francois Cleret de Langavant
1896-1991

Mgr François Cleret de Langavant

Évêque de La Réunion.
Avant-dernier prélat à recevoir la consécration épiscopale en la cathédrale de Saint-Malo le 25 avril 1935.

Extrait du journal L'Ouest-Éclair du 26 avril 1935 :

Mgr Cléret de Langavant, le nouvel évêque de La Réunion, a été sacré hier à Saint-Malo par Mgr Mignen, archevêque de Rennes.

Le sacre d'un évêque surtout d'un évêque malouin ne s'était pas vu dans la Cathédrale de Saint-Malo depuis fort longtemps, bien avant la Révolution qui devait supprimer le siège épiscopal de la cité corsaire.

Aussi le sacre de Mgr Cléret de Langavant, évêque de La Réunion, ile de notre domaine colonial où s'illustrèrent d'autres Malouins, Mahé de la Bourdonnais et Surcouf, a-t-il pris le caractère d'une manifestation locale qui comptera dans les fastes de la petite ville corsetée de granit, ville petite par sa superficie, mais où l'on s'enorgueillit à juste titre de compter des grands hommes dont les noms marquent l'histoire locale depuis des siècles.

Saint-Malo s'est donc associé de tout coeur a cette élévation dans la hiérarchie ecclésiastique de l'un de ses fils, promu à l'âge de 38 ans évêque d'une vieille possession française.

Mgr Cléret de Langavant, dont la famille est bien connue à Saint-Malo où le nom de son père, décédé l'an dernier, le commandant Cléret de Langavant, restera toujours respecté de ceux qui s'inclinent devant des opinions sincères Mgr Cléret de Langavant, disons-nous, recevait hier matin la consécration épiscopale.

Les dirigeants du Comité des fêtes et du Syndicat d'initiatives avaient tenu, en l'absence d'autres autorités officielles, à montrer que cette manifestation religieuse devait se passer avec leur concours.

Le cortège, parti le matin de la Cathédrale pour aller porte St-Vincent recevoir le nouvel évêque et les prélats venus pour la circonstance, a été reçu un peu avant 9 heures par MM. Tiberge, Lefebvre, Mathurin Grenard, représentants du Comité des fêtes et du Syndicat d'initiatives.

A 9 heures, Mgr Cléret de Langavant est arrivé, venant de Moka où se trouve la maison familiale, où il passa sa jeunesse. Plusieurs prélats le rejoignent, et quand arrive Mgr Mignen, archevêque de Rennes, qui préside les différentes cérémonies de la journée, ,le cortège s'ébranle pour gagner la Cathédrale.

Il fait un temps magnifique. Le soleil qui avait boudé lors de la bénédiction du Saint-Yves, éclaire magnifiquement
la procession qui, sous les portiques de la rue Saint-Vincent et les guirlandes d'oriflammes multicolores de la rue
Porcon, va conduire le nouvel évêque à la Cathédrale où les Scouts ont organisé un service d'ordre.

Sur tout le parcours, une foule énorme, respectueuse et sympathique a salué l'enfant de Saint-Malo qui, sur le p1an religieux, va aller continuer dans l'ile de la Réunion l'oeuvre française d'autres Malouins célèbres.

LA CEREMONIE A LA CATHEDRALE

Dès 9 h. 15, le grand carillon de la cathédrale faisait retentir en ville ses puissantes et harmonieuses sonneries.
Un peu plus tard le long cortège des prêtres, chanoines et prélats, pénétrait dans l'église. A la suite, une foule compacte envahissait d'assaut la nef et le pourtour du choeur.

Les cérémonies commencèrent vers 9 h. 30. Dans le choeur tout illuminé, orné de drapeaux, d'étendards et d'écussons aux armes des évêques consécrateurs et de l'évêque élu, un nombreux clergé avait pris place séminaristes et prêtres en surplis blancs, chanoines en camail bordé d'hermine, religieux en habit monastique.

Au tout premier rang la famille du nouvel évêque sa vénérable mère et ses deux soeurs assistaient à la cérémonie avec toute la joie qu'on peut imaginer. Et derrière c'était la foule, la foule avide et curieuse. A la tribune, un silence impressionnant se fait parmi
cette foule.

Nous avons remarqué dans le cortège outre un imposant groupe de séminaristes, prêtres et chanoines les supérieurs des Capucins de la Vicomté et des Armoricains de Saint-Malo ; Dom Cozien, abbé mitre de Solesmes ; Dom Mazure, abbé de Kergonan (Morbihan) ; NN. SS. Leen, archevêque de Port-Louis ; Priteau, vicaire apostolique de Loango ; Le Hunsec, supérieur général des Pères du Saint-Esprit, évêque d'Europus ; Pasquet, évêque de Séez ; Tréhiou, évéque de Vannes ; Cogneau, évêque auxiliaire de Quimper ; Mignen, archevêque de Rennes.

La première visite du nouvel évêque est pour le Monument aux Morts où il se recueille quelques instants.

Puis le cortège se reforme pour se rendre au collège où a lieu le banquet. Un petit arrêt marque le passage devant la chapelle Saint-Aaron, le fondateur de la cité malouine actuelle.

LE BANQUET

Avant de donner le compte rendu de ce banquet, qu'on nous permette de féliciter les organisateurs, en particulier l'abbé Blanchet, économe du collège, admirablement secondé par le dévoué personnel de l'établissement auquel les nécessités du service avaient adjoint quelques auxiliaires. En tous points ce banquet fut parfait, le menu bien choisi. le service bien exécuté.

Au dessert, avant que la parole ne soit donnée aux différents orateurs, il nous a été donné d'entendre la Schola de Mortain, dans le Chantons moissonneurs, fort applaudi.

Mgr Cleret de Langavant prend le premier la parole. Il remercie tous ceux qui lui ont permis ou facilité son élévation à cette haute dignité. Il rappelle ses longues et bonnes années passées dans cette maison qu'en ce moment encore il regrette. Des malouins se sont distingués sous d'autres cieux : Maheux de la Bourdonnais fut un de ceux-là. Il réussit durant sa vie lointaine, de véritables tours de force en convertissant des milliers d'indigènes. Il regrette d'ailleurs vivement que Saint-Malo, pays natal de ce grand et saint homme, n'ait pas consacré par la moindre statue son dévouement qui le conduisit la Bastille.

A sa sortie du collège, il vécut un an et demi au séminaire de Rennes d'où il fut arraché par la brutale déclaration de guerre. A son retour, après un temps d'épreuve au séminaire français de Rome, il est envoyé à l'ile Maurice. Là, devant la misère des habitants, il se dévoue corps et âme pour le bien de l'humanité, et il regrette vivement d'avoir quitté « La perle de la mer des Indes » et d'être contraint dans sa nouvelle situation de regarder les autres travailler sans qu'il puisse donner de sa personne dans cette ne dénommée L'Etoile de la mer des Indes.

Il remercie ensuite son cher camarade le chanoine Perrin, le sympathique supérieur du collège, d'avoir accepté de le recevoir dans cet établissement qui lui est si cher, puis il remercie tous ceux qui, ce Jour, ont bien voulu lui apporter leur secours moral.

Le supérieur du collège lui succède. Il a vécu avec Mgr de Langavant, il évoque certaines scènes touchantes où il voyait ce dernier descendre chaque jour l'avenue Louis-Martin. A cette époque déjà, les pères le donnaient en exemple à leurs fils ; aussi c'est avec
fierté qu'il a vu revivre à l'occasion de cette cérémonie, la première se déroulant dans la vieille cathédrale Saint-Malo, les fastes somptueux des temps où il y avait encore des évèques dans notre ville. Il remercie le nouveau prélat d'avoir été l'artisan de cette résurrection et de la gloire qui en rejaillit sur le collège.

Puis il céda la parole à Mgr Leen, archevêque de l'Ile Maurice. Ce dernier, qui vécut longtemps dans son diocèse lointain avec celui qui vient de recevoir la consécration la plus digne et la plus méritée. Il rappelle les bons et les mauvais moments passés là-bas en sa compagnie, et est heureux de reconnaître que cet homme si modeste et si dévoué sera un digne successeur de son oncle, Mgr de Beaumont, et sur une dernière tirade coupée d'applaudissements, il regrette d'être obligé de quitter un tel confrère, et rappelant sa modeste devise « Va toujours de l'avant », il lui souhaite de continuer avec la même ardeur son épuisant sacerdoce.

Mgr Mignen, archevêque de Rennes, veut terminer la série des toasts.
« Cette cérémonie marque, dit-il, une triple résurrection la première est celle du Christ venu bénir cette consécration, puis celle de Mgr Beaumont qui, du haut des cieux, a dû marquer sa fierté d'avoir un tel neveu, et enfin la cathédrale de Saint-Malo vient de renaître, car elle a connu le faste et l'affluence des temps passés. »

Il se sent fier d'appartenir au diocèse de Rennes qui est celui qui toujours donna le plus de fameux et de dévoués missionnaires, et Mgr de Langavant est un digne continuateur de ces héros. Il lui souhaite d'avoir à son tour à ordonner de nombreux abbés, et enfin il lui souhaite de faire briller l'étoile des Indes aussi haut qu'il fit briller « la perle ».

Source gallica.bnf.fr

Cathédrale Saint-Malo Louis-Joseph Lebret
1897-1966

Louis-Joseph Lebret

Économiste et prêtre dominicain. Il a exercé une grande influence lors du Concile Vatican II.

Cathédrale Saint-Malo Monseigneur Christophe Pierre
1946

Mgr Christophe Pierre

Actuel nonce apostolique à Washington.