Francesco Maria Schiaffino

(Gênes, 1688 – Gênes, 1763)

Elles représentent Saint Maur, la Foi (allégorie) et Saint Benoît.

Héritées du couvent voisin des Bénédictins comme l’indique cette chronique rédigée par les frères :

« La communauté convint avec le sieur François-Marie Schiaffino, habile sculpteur de Gennes, qu’il serait fait, à Gennes même, 3 figures de marbre le plus beau et le plus fin, dont la grandeur est marquée dans le contrat qui fut passé. Elles ont été payées d’avance la somme de 9000 livres. […] Ce fut au commencement de juillet de cette année 1744 qu’arriva le Saint-Jacques, vaisseau dans lequel était lastatue qui est placée au milieu du grand autel. MM. les associés de ce vaisseau, dont M. Ducoudray-Péré était armateur, voulurent bien nous remettre le fret et MM. Bancherots [sic pour Banchereau] nous remirent les assurances qui se montèrent à 150 livres. Cette statue fut conduite avec beaucoup de précautions depuis la Grand’Porte jusqu’à notre église et ce ne fut pas sans beaucoup de peine qu’on la plaça sur son piédestal ».

Il fallait une grande confiance dans l’artiste pour payer d’avance une telle somme. Il est vrai que Schiaffino était reconnu comme un géant de la grande sculpture baroque et avait quasiment un monopole à Gênes ces années-là.

Ces statues ont été sauvées de justesse à la Révolution par l’abbé François Gilles Pierre Barnabé Manet (Pontorson, 1764 – Saint-Malo, 1844) qui, fils d’un architecte, savait apprécier ces œuvres d’art. Il les fit transférer après le départ des religieux, dans l’ancienne Grande boucherie qui se trouvait au nord de leur église Saint-Benoît (actuelle place Jacques-Josseaume) en vue d’en faire bénéficier celle de Saint-Sauveur de l’hôtel-Dieu dont il était devenu l’aumônier, mais le curé de la paroisse décida qu’elle serait finalement placée dans l’ex-cathédrale, où elles sont restées depuis.

La statue de la Foi ou de la Religion a la particularité assez rare d’être une statue à suspension eucharistique pour exposer en permanence le Saint-Sacrement. On ne sait quelle est la justification dogmatique d’une telle disposition qui se retrouvait cependant au 18e siècle sur certains autels majeurs de cathédrales comme celles de Saint-Malo et de Dol.

Saint Maur

La Foi

Saint Benoît